Comme le dit très justement Jean-Christophe Féraud dans son dernier billet, on développe parfois d' "étranges liens sociaux" dans le "grand village digital". Ces liens, dénués du carcan des strattes sociales et géographiques, sont parfois drôles, parfois émouvants, parfois agaçants, parfois tout cela en même temps. Ce à quoi je ne m'attendais pas lorsque j'ai débarqué (le 18 décembre 2009) dans la jungle du web 2.0., c'est que ces liens peuvent devenir très constructifs malgré la distance. Et en voici un joli exemple.
Je vous présente Corinne, qui manque à ma blogosphère
Quand, au hasard des méandres des citations et des follow friday de Twitter, j'ai commencé à suivre les tweets de Corinne, j'avais bien vu qu'elle était de toute évidence une jeune femme talentueuse, mais je ne me serais jamais doutée que je découvrirais, 140 caractères par 140 caractères, toute une profondeur, une richesse culturelle et sentimentale, et même une référence amicale à la fois forte et douce.
Ah, Corinne ! Tu sais à quel point je pense que tu serais une blogueuse magnifique, à la fois follement éprise de la vie et hyper-réaliste ! Tu sais écrire, tu as un coeur, tu connais le prix de la liberté, et tu nous le montres à tous ici, dans cette magnifique critique du film de James Gray, qui te vaut une invitation permanente sur ce blog pour n'importe quel billet sur n'importe quel sujet que tu voudrais couvrir. Encore merci !
Isabelle
Corinne vous présente le film TWO LOVERS de James GRAY et vous donne envie de le (re)voir
Un film qui déglingue le palpitant
C’est difficile pour moi d’évoquer ce Two Lovers… mon FILM DE L'ANNEE 2008 et l’un des plus beaux films d'amour que j'ai vu depuis pffiouuuu une grosse décennie (film qui s’est inexplicablement planté au Box office Us qui y a vu un énième film pour la St Valentin ou à Cannes qui l’a ignoré de façon incompréhensible aussi. Voilà pourtant une œuvre qui perturbe les femmes et les hommes (surtout?) durablement.
Amateurs de bluettes, passez votre chemin
Joaquin Phoenix livre une performance tétanisante, marquante (pourquoi abandonner le ciné pour la déglingue musicale, pourquoi?). Il est poignantissime, à fleur de peau (pas mal d’hommes s'y sont reconnus, et bordello il me fait penser à quelques intimes et à quelqu'un en particulier c'est dingue un être très très cher… et quelques-uns sont ressortis heureux mais mal à l'aise de la séance), Phoenix/Léonard: son regard vert de chien fou écrasé par la tristesse, la solitude, la mélancolie et le mal-être, ses démons en bandoulière, la silhouette un poil lourde, la démarche heurtée voire maladroite, son air un peu évaporé, cette façon de se dérober du monde qui l'entoure… On a l’impression qu’il pourrait se foutre en l’air à chaque minute, à chaque plan presque et pourtant… Son jeu est d’une intensité hallucinante, animale voire sexuelle et tout en retenue, en pudeur aussi à la fois awww c'est un régal total! Troisième association avec James Gray (après The Yards et We Own The Night) et troisième réussite sur une partition inattendue... la plus belle aussi.
Donc, pourquoi (re)voir Two Lovers ?
Parce que le moindre geste, le moindre regard balaie une palette d'émotions folles, comme ça sans y toucher. Parce qu'il n'y a pas de jugement, ni de morale à deux balles, pas de cynisme, pas d'ironie malvenue, parce que ce film ravive des souvenirs enfouis (récents et plus anciens aussi…), parce que New-York est diablement filmée (aussi fabuleusement que chez Woody Allen au hasard parmi les cinéastes amoureux transis de la Big Apple), on sent la ville vivante, respirer sur grand écran, la caméra se faufile dans le dédales des appartements new-yorkais puis nous plonge dans sa faune urbaine si pressée et s’attarde sur ses fameuses bouches d'égout fumantes et COINCIDENCE, les lieux renvoient aux états d'âmes des héros.
(Retrouvez-moi sur Twitter)
C’est difficile pour moi d’évoquer ce Two Lovers… mon FILM DE L'ANNEE 2008 et l’un des plus beaux films d'amour que j'ai vu depuis pffiouuuu une grosse décennie (film qui s’est inexplicablement planté au Box office Us qui y a vu un énième film pour la St Valentin ou à Cannes qui l’a ignoré de façon incompréhensible aussi. Voilà pourtant une œuvre qui perturbe les femmes et les hommes (surtout?) durablement.
Coup de poing émotionnel, coup immense dans la "gueule" à l’âme et au cœur diront certains parce qu'on a tous ressenti des choses rares et fortes en le voyant... Et comme d'habitude honte sur l'affiche française mochissime… J’ai vu ce film le premier jour de sa sortie avec mon partenaire de jeu et des amis c’était un mercredi, le 19 Novembre 2008 exactement…(puis une autre fois et une autre une dizaine en tout de mémoire…) avec le même bonheur intact à chaque visionnage, le même malaise aussi et la même envie de dépiauter le film encore et encore. Two Lovers est arrive à égaler l’intensité de ‘’The Yards’’ polar crépusculaire magistral. Avec Joaquin Phoenix (déjà) et Charlize Theron brune et qui demeure mon œuvre de chevet de James Gray favori.. Exit armes et violence ici ou plutôt place à la plus belle des violences, celle des sentiments…
Le dilemme amoureux, un homme torturé (Joaquin Phoenix/Léonard), deux femmes (Gwyneth Paltrow / Michelle et Vinessa Shaw/Sandra) dans sa toile sur fond de chronique familiale aussi. Un parfum des Nuits Blanches de Dostoïevski… Triangle amoureux époustouflant, variation magistrale sur un thème connu que d'aucuns diront éculé et que l'on a tous caressé de près ou de loin un jour. Les personnages complexes sont délicatement croqués, tant et si bien qu'on ne les lâche pas du regard, qu'on se glisse dans leur peau qu’on a le palpitant déglingué, la boussole qui s’affole au gré des scènes, l'empathie est totale. Parce que des souvenirs refont surface, parce que les visages se crispent dans le noir, parce que les larmes perlent aussi.
Le dilemme amoureux, un homme torturé (Joaquin Phoenix/Léonard), deux femmes (Gwyneth Paltrow / Michelle et Vinessa Shaw/Sandra) dans sa toile sur fond de chronique familiale aussi. Un parfum des Nuits Blanches de Dostoïevski… Triangle amoureux époustouflant, variation magistrale sur un thème connu que d'aucuns diront éculé et que l'on a tous caressé de près ou de loin un jour. Les personnages complexes sont délicatement croqués, tant et si bien qu'on ne les lâche pas du regard, qu'on se glisse dans leur peau qu’on a le palpitant déglingué, la boussole qui s’affole au gré des scènes, l'empathie est totale. Parce que des souvenirs refont surface, parce que les visages se crispent dans le noir, parce que les larmes perlent aussi.
Amateurs de bluettes, passez votre chemin
Joaquin Phoenix livre une performance tétanisante, marquante (pourquoi abandonner le ciné pour la déglingue musicale, pourquoi?). Il est poignantissime, à fleur de peau (pas mal d’hommes s'y sont reconnus, et bordello il me fait penser à quelques intimes et à quelqu'un en particulier c'est dingue un être très très cher… et quelques-uns sont ressortis heureux mais mal à l'aise de la séance), Phoenix/Léonard: son regard vert de chien fou écrasé par la tristesse, la solitude, la mélancolie et le mal-être, ses démons en bandoulière, la silhouette un poil lourde, la démarche heurtée voire maladroite, son air un peu évaporé, cette façon de se dérober du monde qui l'entoure… On a l’impression qu’il pourrait se foutre en l’air à chaque minute, à chaque plan presque et pourtant… Son jeu est d’une intensité hallucinante, animale voire sexuelle et tout en retenue, en pudeur aussi à la fois awww c'est un régal total! Troisième association avec James Gray (après The Yards et We Own The Night) et troisième réussite sur une partition inattendue... la plus belle aussi.
Les femmes ne sont pas en reste: d’un côté, Gwyneth Paltrow/Michelle (qui trouve son plus beau rôle depuis celui de la famille Tennenbaum de Wes Anderson à mon sens),irradie , elle est à tomber de beauté et de mystère dans un personnage attachant, fantasque, fragile et paumé jusqu'à la moelle qui se livre corps et âme) Et de l’autre, Vinessa Shaw/Sandra (sculpturale, douce et diaphane, elle a envoûté les mâles ), la blonde et la brune le feu et la glace, les deux étoiles qui tournent autour de l'astre incontrôlable Joaquin/Léonard
Elles sont belles et touchantes dans un registre différent : l'ombre et la lumière, le fantasme ou la réalité. Léonard a le choix de demeurer dans sa communauté (juive new-yorkaise) faire plaisir à la famille et opter pour Le confort amoureux, mais plan-plan et se consumer d’ennui à petit feu ou au contraire choisir l’aventure, l’excitation l’élixir passionnel, se consumer d’amour et perdre pied mais en ayant vécu vraiment… Isabella Rosselini/Ruth est parfaite également à l'instar du reste du casting en mère qui comprend trop bien trop vite le désarroi de son fils et l’imbroglio dans lequel il est... (la scène de l’escalier est indescriptible)
La mise en scène de James Gray est à d'une classe insensée, à pleurer de bonheur; ce sens du détail et du cadrage c'est fou, presqu'inhumain si j’ose dire. La scène d'ouverture est vertigineuse, inoubliable, ma rétine ne s'en remet pas. La caméra virevolte sans emphase, sans effet too much, elle caresse les visages, frôle les corps qui s'étreignent (la scène du toit mais wowwwwwwww scène d’amour mythique, coït sauvage, intense et fulgurant: l’amour fou montré et ressenti à l’écran comme rarement), la caméra essuie les larmes et ranime un poil la vie sur des visages éteints, capte la moindre étincelle d'émotion.. Bien plus, la photo du film est magnifique..les clair-obscur créent un climat mystérieux, intimiste, funèbre et envoûtant à souhait.. fixant certaines scènes comme si elles sortaient d'un rêve (sensation divine de spectateur)
Pfffiou James Gray donne chair à la douleur, au malaise amoureux, ce genre de chose qu'on arrive rarement à articuler avec des mots, et ce, avec une maestria époustouflante. C’est léger, c’est grave, c’est un immense film planqué dans un film faussement anodin.
Exit pathos ou attrape larmiche lourdingue, amateurs de bluettes sentimentales à ou de mélo avec happy end moisi passez votre chemin, ici les dérives sentimentales , les hésitations , les atermoiements les renoncements des personnages sonnent vrais… Aucun manichéisme, pas de salope ou de salaud carabiné. L’écriture, les dialogues sont subtils, maîtrisés et voguent sur un canevas à priori classique pour accoucher d'un film d'amour dévastateur, sublime, bouleversant, foutrement élégant, d'une noirceur absolue aussi surtout même qui m'a laissée au bord des larmes (J’ai flingué mon mascara pour dix bonnes année je crois).
Donc, pourquoi (re)voir Two Lovers ?
Parce que le moindre geste, le moindre regard balaie une palette d'émotions folles, comme ça sans y toucher. Parce qu'il n'y a pas de jugement, ni de morale à deux balles, pas de cynisme, pas d'ironie malvenue, parce que ce film ravive des souvenirs enfouis (récents et plus anciens aussi…), parce que New-York est diablement filmée (aussi fabuleusement que chez Woody Allen au hasard parmi les cinéastes amoureux transis de la Big Apple), on sent la ville vivante, respirer sur grand écran, la caméra se faufile dans le dédales des appartements new-yorkais puis nous plonge dans sa faune urbaine si pressée et s’attarde sur ses fameuses bouches d'égout fumantes et COINCIDENCE, les lieux renvoient aux états d'âmes des héros.
Parce que James Gray n'a pas fini de m'étonner et de m'émouvoir, parce qu'il n'est pas le meilleur pote de David Ficher pour rien. Parce que la scène de fin est somptueuse, cruelle et implacable aussi parce que le destin ne tient pas à grand-chose finalement, parce que le destin est une petite pute parfois. Parce que c'est un film rare et touchant, d'une beauté absolue tout simplement porté par des acteurs en état de grâce, parce que ce film me (nous) hante encore, parce que j'ai envie de bégayer chef d'œuvre... et que je vais y retourner plus tard c'est sûr une onzième fois avec lui (oui, lui qui s’est reconnu un peu plus que les autres ce fameux mercredi soir de Novembre 2008... et qui a su me retenir plus longtemps que les autres aussi... jusqu’ici…)
Corinne LGT