13 mai 2010

La coalition Tory/LibDem ? Ils n'avaient pas trop le choix, vous savez...

Ils se ressemblent, ils ont presque le même age, ils ont le même genre de "background" . Ils sont beaux, ensemble, non ? J'ai nommé, le nouveau Premier Ministre britannique, David Cameron et son "Deputy Prime Minister", Nick Clegg . Quelles choses horribles se sont-ils dit pour en arriver à former un gouvernement de coalition ? Quels deals faustiens secrets se sont-ils engagés à respecter sans aucune intention de le faire ? Eh, si j'avais été une petite souris, je le saurais peut-etre, mais je n'aurais pu vous en informer . Quoique... il y a des jours ou le clavier de mon BlackBerry me semble plus adapté à des pattes de souris qu'à mes gros doigts maladroits . Est-il juste qu'ils aient formé une coalition ? Oui . L'avenir sera-t'il serein ? Non .

Une coalition difficile mais nécessaire

Pour ceux qui ont lu mon billet précédent, vous saurez que la formation d'un gouvernement de coalition entre les Conservateurs de David Cameron et les Libéraux Démocrates menés par Nick Clegg me semblait être la meilleure solution en l'occurrence . Il est intéressant que certains d'entre vous en ont déduit que je favorisais politiquement Cameron, car il n'en est rien . Mon analyse était celle d'une démocrate convaincue : les Conservateurs ont obtenu le plus de sièges et de voix , ils doivent donc gérer le pays . Ils n'ont pas assez de sièges pour faire passer des lois à la Chambre des Communes ? Il leur fallait donc former une coalition, de préférence forte . La démocrate convaincue sera là aussi pour critiquer les mesures prises et les petites lachetés émaillant la route... Il s'agit de garder les yeux ouverts, toujours .

Un gouvernement minoritaire trop risqué

L'alternative était pour David Cameron de former un gouvernement minoritaire, composé seulement de Tories, et de conclure des accords avec tel ou tel parti ou groupe de députés au cas-par-cas afin d'obtenir l'adoption de lois . Une telle solution n'aurait pas été viable à long terme, et supposait l'organisation de nouvelles élections législatives plus tard cette l'année . Mais, comme je vous l'avais dit, cette option n'était viable que si les Tories avaient une bonne chance de vaincre haut la main à ce nouveau scrutin . Ils ont évidemment fait leurs calculs, et ont sagement conclu qu'il ne s'agissait par là d'une opération les doigts dans le nez .

Tories et LibDem : la chèvre et le chou ?

Il est assez douloureux pour moi de voir la presse britannique se moquer de politiciens prêts à faire des compromis afin de former une coalition . Le compromis n'est pas considéré comme une force, ici : c'est un stigmate de la faiblesse , et non une méthode pour aller de l'avant en rassemblant et en synthétisant le plus d'opinions possibles . Eh oui, c'est bien pratique d'avoir un Premier Ministre avec un gouvernement uniforme et qui a la garantie, pendant cinq ans, que la Chambre des Communes dans laquelle son parti a la majorité absolue va adopter absolument n'importe quoi, ou presque . Démocratie intermittente : chaque cinq ans . Le reste du temps : force de frappe et aucun "checks and balances" . Tu parles d'une méthode pour aller droit dans le mur ...

Bien entendu, avec un tel héritage, les politiciens britanniques ne sont en général pas habitués à construire ensemble une vision transcendante - "cross-party" - de la société . Ils sont ou meneurs ou menés . Et c'est là que le bât blessera peut-etre . Mais Cameron et Clegg sont tous deux assez jeunes et frais pour aller de l'avant sans regrets du "bon vieux temps", et pour avaler leur orgueil quand il le faut . D'ailleurs, le pays le leur demande : le résultat du scrutin était clair .

Ils ne sont pas d'accord sur nombre de sujets ? Qu'à cela ne tienne ! La priorité absolue de Nick Clegg sera -et c'est juste- d'obtenir la réforme du scrutin pour introduire de la proportionelle là ou il n'y en a pas du tout . Pour le reste, les choses à faire sont les choses à faire : réduire le déficit rocambolesque étant la plus importante . Ils diffèrent sur l'immigration ? Pfff, l'immigration n'est plus vraiment un sujet, maintenant : il y a beaucoup moins d'étrangers qui se bousculent au portillon qu'il y a quelques années . Et ils le savent . C'était de la pourdre aux yeux électorale .


Vous avez dit Deputy Prime Minister ?

Nick Clegg est donc Deputy Prime Minister, c'est-à-dire une espèce d'OVNI politique . L'article de Wikipedia sur ce sujet (qui est déjà à jour : bravo Wiki!) nous dit d'ailleurs qu'il s'agit nornalement d'une position honorifique . Mais peut être pas . Comment Clegg va-t'il remplir cette fonction un peu vidasse ? Vous le saurez en suivant le prochain épisode .


Je précise tout de même que je vais abandonner la politique britannique pour quelque temps, pour m'intéresser de près au financement de la presse et écrire quelques billets dignes d'une membre de Twitterholics Anonymous . Laminera, laminera pas ? Voyons voir ...


A bientôt, donc .
 Isabelle Otto







1 commentaire:

Baudouin a dit…

Comment est-ce que les gens prennent le fait d'avoir un gouvernement de coalition dans un pays où ça n'est pas vraiment une habitude ?